La pêche verticale traditionnelle a été modernisée grâce à une technique venue du Japon : le slow-jigging. Focus sur cette méthode redoutable pour anticiper la préparation de votre saison du lieu jaune.
Une technique japonaise qui casse les codes de la dandine
Le slow-jigging bouleverse les codes traditionnels de la pêche verticale en dandine avec des cuillères lourdes. Contrairement aux animations régulières et plutôt sèches habituelles, cette technique privilégie des mouvements lents et hypnotiques. Le principe ? Imiter avec précision le comportement d’un poisson blessé, une proie de choix pour le lieu jaune.

Le slow-jigging s’impose comme la réponse parfaite aux comportements méfiants des lieus jaunes face aux techniques classiques. Cette approche méthodique exploite l’instinct naturel du prédateur, particulièrement efficace autour des épaves, roches et accords où se concentrent ces poissons de fond.
Canne, moulinet et tresse pour le slow-jigging
Pour maîtriser cette technique, l’équipement joue un rôle crucial. Au cœur du dispositif : une canne courte avec une action progressive qui a du répondant, idéalement comprise entre 1,90 et 2 mètres. Sa particularité ? Une action souple en pointe, indispensable pour manier des jigs lourds sans compromettre la sensibilité des animations. A ce jeu, la canne Mustad Slow Bouncer 6’3 M encaisse jusqu’à 300 g, elle peut tout faire. Pour pêcher plus light, la canne Kerfil Sang-Eo Deepseeker, développée en collaboration avec Banax, encaisse jusqu’à 150 g.

Le choix du moulinet n’est pas à négliger : optez pour un baitcasting robuste, capable d’encaisser les mouvements répétitifs avec des jigs assez lourds, ainsi que le premier départ musclé caractéristiques du lieu jaune. La garniture en tresse fine (0,14 à 0,16 mm) couplée à un bas de ligne fluorocarbone de 4 mètres (0,35 à 0,45 mm) offre le compromis idéal entre discrétion et résistance. Vous trouverez des exemples de références ci-dessous.
Les animations : slow-pitch, high-pitch, slow jerk et long fall
Le secret du slow-jigging réside dans la maîtrise des animations, tout en finesse ! Le jig, lesté entre 70 et 200 grammes, doit papillonner naturellement lors de sa descente. Cette danse aquatique, ponctuée de remontées courtes ou longues puis de pauses, déclenche l’instinct chasseur du lieu jaune.
Mais attention : la monotonie est l’ennemie du pêcheur. Quand les touches se font rares, n’hésitez pas à changer d’animation.

Voici les 4 animations principales pour viser le lieu jaunes :
Tirées courtes lentes (slow pitch)
La canne est remontée légèrement au-dessus de la position horizontale. Après la première tirée, vous pouvez effectuer une petite pause immédiatement suivie, éventuellement, d’une récupération d’1/4 à 1/2 tour de manivelle. La canne courbe sous le poids du jig qui est redescendu en position initiale. On répète le mouvement par une tirée suivi d’une pause pour conserver l’effet attractif de la nage papillonante du jig dans la couche d’eau voulue.
Tirées courtes rapides (high pitch)
Le jig remonte plus vite par l’action plus énergique de la canne. Les pauses laissent le jig émettre des flashs continuellement. Elles peuvent être courtes ou un peu plus longues. On donne des coups de scion brefs et réguliers en déplaçant la canne de bas en haut pour accélérer le tempo. Chaque pause peut alerter les poissons suiveurs. On peut récupérer un demi-tour de manivelle à chaque coup de scion pour une remontée progressive du jig vers la surface.
Tirées longues au moulinet (slow jerk)
Le jig remonte par l’action seule du moulinet. On effectue un tour de manivelle puis une micro-pause. Lors de la récupération, la canne se plie en pointe puis fait remonter par catapulte le jig. Ainsi notre slow-jig remonte par à-coups suivis de micros pauses qui permettent de faire des écarts de nage tout en dégageant quelques reflets lorsque la descente est amorcée, quant bien même elle est de courte durée.
Tirées et descentes longues (long fall)
En partant de la position basse, on effectue une grande tirée vers le haut, sans mouliner. A partir de là, soit on garde la tension de la ligne pour accompagner le jig dans sa descente, soit on laisse le jig tomber en le laissant papillonner librement (action appelée “free fall”). Le problème de cette dernière animation est que l’on accroche beaucoup lorsque les fonds sont accidentés. Il faut des fonds propres comme les ridens de sable ou les fonds de coquillages.
Stratégie de prospection
Le choix du terrain de jeu est déterminant. Les reliefs sous-marins isolés tels que les épaves et roches constituent des spots privilégiés pour cette technique. Ces structures offrent aux lieus jaunes des postes de chasse idéaux, où le slow-jigging prend tout son sens.
L’assist-hook a révolutionné le ferrage qui devient automatique. Fixé sur le haut du jig, il optimise les chances de capture, particulièrement lors des attaques à la descente, moment crucial où de nombreuses touches surviennent.
Montage et matériel pour réussir en slow-jigging
Le montage slow-jigging

Exemple d’un ensemble matériel complet pour bien démarrer la saison

- Canne Mustad Slow Bouncer 6’3 M, max 300 g, référence CAN30040
- Moulinet Banax GT305L (manivelle à gauche pour pêcheur droitier, référence MOU30415) ou GT305R (manivelle à droite pour pêcheur gaucher, référence MOU30416)
- Tresse MUSTAD Q-Link multicolor 0,18 mm, référence ML94-QB20-330MC)
- Fluorocarbone Kerfil 0,40 mm, référence MON10008
- Slow-jig MUSTAD Mirotic Slow Jig, par exemple ici coloris Happy squid en 80 g (réf MSJ-080-006), 100 g (réf MSJ-100-006) ou 130 g (réf MSJ-130-006)
- Hameçon MUSTAD Alpha Light Single 1/0, référence A-ASSIST1-1/0-2A