La pêche de la dorade grise à la palangrotte

La pêche de la dorade grise, appelée griset, est à la fois accessible aux débutants et très amusante. En effet, la dorade grise est hyper combative ! Ce sparidé, abondant sur nos côtes atlantiques et de la Manche, séduit par sa combativité et la beauté de ses reflets argentés. Sa puissance surdimensionnée pour son petit gabarit en fait une cible idéale pour ceux qui recherchent un poisson noble sans complication. À la palangrotte, c’est un plaisir simple et efficace, surtout à l’automne lorsque les plus beaux spécimens sont plus mordeurs.

Un poisson sportif et accessible

Le griset vit en bancs compacts sur les zones riches en coquillages, souvent des fonds durs, gravillonneux, ou les plateaux rocheux. On le rencontre sur des profondeurs entre 10 et 40 mètres.

Avec une canne fine, le combat est sportif !

Les touches peuvent s’enchaîner rapidement, notamment en dérive lente ou sur un mouillage bien placé. Sa mâchoire puissante lui permet de broyer ses proies telles que les coquilles de mollusques. Un poisson de plus de 35 cm offre déjà un combat nerveux, ponctué de coups de tête secs et puissants jusqu’en surface, qui sollicitent pleinement la canne.

Le matériel pour la pêche de la dorade

Pour le pêcher dans les meilleures conditions, il faut un ensemble sensible et réactif. Les cannes de 1,80 à 2,10 m, à action paraboliques, sont idéales. Une canne light-jigging ou tenya permet de ressentir la moindre touche, même tatillonne. Car derrière une petite touche se cache parfois une belle dorade ! Mais l’action souple permet surtout d’encaisser les coups de tête énergiques de la dorade. Côté moulinet, un modèle taille 3000 à 4000, fluide et doté d’un bon couple, suffit largement.

Le moulinet Lotan 3500 de chez Banax est idéal

Il faut un modèle qui “treuille”, avec du couple, idéalement un bâti aluminium ou un moulinet baitcasting (voir les références ci-dessous). On l’équipe d’une tresse fine (0,12 ou 0,14 mm) reliée à un bas de ligne en fluorocarbone de 0,35 mm. De toute évidence, cet équilibre entre finesse et résistance garantit une présentation discrète et un amusement maximal au combat, tout en ayant une belle maîtrise de ce dernier.

Ensemble canne-moulinet baitcasting

Ensemble canne-moulinet spinning

Montage pour la pêche de la dorade à la palangrotte

Sur fond dur ou riche en coquillage, la palangrotte reste la technique reine pour la dorade grise. Ce montage pour la pêche à la verticale permet de présenter l’appât tout près du fond, sous le bateau, là où les poissons fouillent pour se nourrir.

Le montage palangrotte pour la pêche de la dorade avec le matériel Kerfil

Une seule empile de 30 à 35 cm suffit pour cibler les beaux sujets et éviter les emmêlements. Réalisée en fluorocarbone Kerfil K*100% 0,40 mm, référence MON10008, elle est fixée au corps de ligne en fluorocarbone 0,45 mm, référence MON10009. Pour ce, plusieurs solutions s’offrent à nous. Restons dans l’esprit de la simplicité et utilisons un émerillon paternoster en taille 6, référence MA024-BN-6-10.

C’est un montage simple et solide. Pour fixer le plomb poire, j’utilise un émerillon à agrafe n°8, référence MA023-BN-8-10, qui permet de changer de plomb rapidement pour s’adapter à la profondeur et au courant. Sa couleur noire évite les reflets inutiles ici, qui risquent d’attirer les poissons indésirables tels que les maquereaux.

Ils sont ultra-piquants ces hameçons Mustad Chinu Light

L’hameçon joue aussi un rôle clé. En effet, les modèles à hampe courte et large ouverture, de taille n°1 ou n°2, assurent une bonne tenue du de l’appât mais surtout, un ferrage efficace. L’hameçon à dorade Mustad Chinu Light est excellent. En taille #1, sa référence est 10021AP-TX-1-10A.

La plombée varie de 50 à 150 g selon le courant. Dans une dérive rapide, le plomb doit simplement frôler le fond : c’est ainsi que la dorade, attirée par le mouvement du bateau, vient saisir l’appât. Mais trop de poids nuit à la sensibilité et n’apporte pas de bénéfice, au contraire. Par ailleurs, lorsque le courant baisse, vous pouvez faire des remontées de ligne pour attirer ces sparidés.

L’animation à l’ascenseur : l’astuce qui fait la différence

Quand le courant faiblit, l’animation dite « à l’ascenseur » devient redoutable. Elle consiste à remonter lentement l’appât sur 5 à 6 mètres, puis à le laisser redescendre doucement. Ce mouvement lent évite les touches parasites de tacauds et cible les dorades qui suivent dans la colonne d’eau.

Les grosses dorades grises se pêchent bien à l'ascenseur à l'étale

Pour les pêcheurs cherchant la sélectivité, voilà comment cibler les plus gros spécimens de 40 cm ou plus. L’ascenseur se pratique à la verticale avec une canne courte, sensible et une tresse fine. Les combots cités ci-dessus sont parfait. La clé du succès réside dans le rythme : un tour de manivelle toutes les 3 à 5 secondes, c’est lent ! Les dorades suivent souvent le calamar pendant plusieurs mètres avant de frapper violemment au plus haut.

Le choix de l’appât est large : coque cuite, calamar, maquereau, crevette, arénicole…

Un appât gras ou dégageant des effluves forts est indispensable.

Les morceaux de maquereau

Le maquereau est certainement le plus facile pour dépanner. Si vous partez sans appât, il suffit d’un maquereau pour couper des dizaines de morceaux de 1 cm par 3 cm. Gardez la peau pour une meilleure tenue de ce morceau.

La coque cuite

La coque fait partie du régime alimentaire de la dorade. Cuite, elle a une bien meilleure tenue à l’hameçon. La dorade adore la coque. De plus, elle permet une conservation par boite de 30 appâts au congélateur.

L’arénicole : le ver marin le plus populaire

Les arénicoles sont très pratiques. On en trouve dans la plupart des magasins de pêche de la côte. L’arénicole vidée et congelée a une excellente tenue à l’hameçon et se coupe en morceau avec de simples ciseaux.

Les crevettes, les plus attractives mais fragiles

Les crevettes sont évidemment efficaces. Crevette grise, bouquet, gambas, callianasse (appelée machotte), sont autant de crustacés qui apportent des touches rapides. Malheureusement, c’est leur tenue à l’hameçon qui peine. A chaque poisson, l’appât est éjecté.

Le calamar, aucun défaut et idéal en fin de saison

Je mets l’accent sur un appât de fin de saison : le calamar. Sa chair ferme résiste aux attaques des petits poissons et reste en place après plusieurs touches. De plus, ce céphalopode libère aussi des effluves puissants, perceptibles à distance. Ils attirent les dorades même dans des eaux troubles ou agitées. Il permet de capturer plusieurs poissons sans le changer, un atout précieux lors des périodes d’activité intense.

Autres avantages majeurs : facile à trouver, il se conserve longtemps, se congèle et se recongèle sans perdre son efficacité. On découpe des lamelles dans le manteau ou les tentacules pour former des morceaux de 2 à 3 cm. Enfin, en automne, sa présence massive sur les côtes françaises en fait un appât « du moment » parfaitement cohérent avec le régime naturel des dorades. Sur un poste riche en coquillages ou autour d’une épave, une simple lanière de calamar bien présentée suffit souvent à déclencher les plus belles touches.

Auteur : Guillaume Fourrier

Guide de pêche à Dieppe en Normandie, Guillaume Fourrier détient 28 records de France et du monde pour la prise de gros poissons (bar, lieu jaune, raie, cabillaud...). Il est auteur de 15 livres sur la pêche en mer et en eau douce.

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