J’ai découvert la pêche dès mon plus jeune âge, grâce à mes oncles qui m’emmenaient chaque week-end. À 8 ans, je me suis lancé dans la pêche en rivière, où je ciblais principalement les gardons et les brèmes. Très rapidement, ma passion pour la pêche des carnassiers est née, et j’ai commencé à pratiquer principalement au vif manié dans la Vilaine.
Au fil du temps, j’ai ressenti l’envie d’élargir mes horizons et d’explorer d’autres types de pêche et de poissons. Ainsi, j’ai pratiqué la pêche de la truite au toc, avant de me lancer dans la pêche au saumon. En tout, j’ai dû capturer une cinquantaine de saumons, et j’ai même effectué quelques séjours en Irlande pour pratiquer la pêche au saumon, à l’âge de 20 ans
C’est à cette même époque que la compétition a pris une place importante dans ma pratique. J’ai débuté en pêche au coup et à l’anglaise, avec un focus sur les poissons blancs. Ma progression a été rapide, et j’ai fini par atteindre la première division nationale.
À ce jour, j’en suis a une 40aine de licence fédérale.
Depuis une dizaine d’années, je me suis tourné vers la pêche au feeder, une discipline dans laquelle j’ai commencé à participer à des compétitions internationales. J’ai eu l’honneur de devenir coach de l’équipe de France, avant de prendre le rôle de capitaine. J’ai ainsi eu la chance de participer à des compétitions dans des pays tels que l’Irlande, la Hollande, la Serbie et le Portugal.
En 2021, j’ai remporté le titre de champion de France de pêche au feeder en individuel. Sur les trois années durant lesquelles j’ai participé au championnat de France, j’ai terminé 1er, 3e et 5e.
Plus récemment, j’ai intégré l’équipe de France Master (plus de 55 ans) et, en 2023, nous avons remporté le titre de champions du monde par équipe. L’année suivante, nous avons terminé 4e, et nous nous préparons déjà à partir en Espagne pour tenter de conserver notre place parmi les meilleurs.
Du côté de la mer, j’ai participé à de nombreuses compétitions en bateau et en kayak, et l’une de mes victoires les plus marquantes reste ma victoire au Labrax Tour en 2009, en équipe avec mon fils, Yoann Houssais, bien connu sur ce circuit. Une compétition que j’ai suivie pendant 7-8 ans.
En parallèle de ma pratique en compétition, j’ai également voulu apporter quelque chose de nouveau dans le domaine de la pêche en mer. Il y a une dizaine d’années, j’ai eu l’opportunité de développer un leurre qui a rapidement rencontré un grand succès et est devenu très connu pour une grande marque. C’était une occasion unique de mettre à profit mes connaissances pratiques et ma passion. Cet engouement pour l’innovation m’a ensuite poussé à concevoir d’autres produits, comme des têtes plombées, notamment la Lip Weight.
Ma passion pour la pêche m’a toujours poussé à expérimenter et à innover. Étant un bricoleur dans l’âme, j’ai rapidement ressenti l’envie de concevoir des leurres différents de ceux qui existaient déjà sur le marché. J’avais cette volonté de proposer quelque chose d’unique, qui réponde à mes besoins et à ceux des autres pêcheurs.
Le processus commence par un dessin, une esquisse de ce que je souhaite créer. Ensuite, je fabrique le master du leurre, que je teste directement. C’est une phase cruciale, car j’évalue la nage et l’efficacité du leurre. Si nécessaire, je modifie les aspects du modèle, notamment la caudale, pour obtenir la nage que je recherche. Tout est fait à la main, il n’y a pas de machine dans ce processus. Je travaille le leurre minutieusement, le ponce et le lisse jusqu’à ce qu’il corresponde exactement à ce que j’ai en tête. Il faut d’abord une base qui ressemble à un poisson, et ensuite, je peaufine le détail pour obtenir un leurre performant.
J’avais déjà de bons contacts avec Rodolphe, que j’ai rencontré en compétition. Lorsque Rodolphe est arrivé chez Kerfil, nous avons beaucoup discuté, et au fur et à mesure de nos échanges, une véritable collaboration est née. Et c’est ainsi qu’en 2018, nous avons commencé à travailler ensemble et que la gamme Kerhy est arrivée.
Les leurres Kerhy se distinguent par leur conception innovante. Nous nous concentrons sur des leurres qui offrent une nage naturelle. L’objectif est d’allier performance, robustesse et design, pour que chaque pêcheur puisse avoir un leurre qui répond parfaitement à ses attentes.
Le travail avec Kerfil est très collaboratif. Nous échangeons régulièrement sur les besoins du marché, les tendances et ce qui pourrait vraiment faire la différence dans l’eau. À chaque étape de la conception, de l’idée à la mise en production, nous veillons à ce que le produit final réponde aux exigences des pêcheurs.
J’ai une grande liberté dans la création. Kerfil est très ouvert aux idées nouvelles et à l’innovation. Bien sûr, nous échangeons beaucoup sur les besoins du marché et les attentes des pêcheurs, mais globalement, j’ai la possibilité de laisser libre cours à ma créativité et d’expérimenter pour trouver les meilleurs produits possibles. Nous avons commencé à développer cette gamme petit à petit, et nous avons vraiment pris le temps de faire les choses bien.
Rodolphe Baubion : Nous sommes ravis de collaborer avec Yvon, une véritable pointure dans le domaine de la pêche et de la création de leurres. Son attention méticuleuse aux détails et son expertise en font un partenaire de choix. Nous lui accordons notre entière confiance.
L’une des anecdotes les plus marquantes reste ma première victoire à Laber Wrach avec Stéphane Thomas. C’était une compétition particulièrement difficile, avec des conditions de pêche assez extrêmes : des coefficients de marée très faibles, des eaux mortes, pas de vent et une eau extrêmement claire. Malgré cela, nous avons su nous adapter et pêcher de manière intelligente. Nous avons opté pour une approche très subtile, pêchant comme en étang avec de très petits shads. Cette stratégie nous a permis de remporter la première place de cette compétition, un moment inoubliable.
Mon premier conseil serait d’être très motivé. La compétition est un tout autre monde que la pêche de loisir. Il faut avoir un esprit compétitif et être prêt à s’investir à 300%. Lorsque l’on part en compétition, il faut avoir l’esprit d’un gagnant, et y aller pour faire du résultat.
Une bonne préparation est essentielle, il faut analyser les zones, et les conditions de pêche. L’objectif du prefishing est de repérer les zones, mais surtout de ne pas trop les solliciter afin de pouvoir revenir dessus pendant la compétition.
Enfin, il est important de pratiquer le prefishing dans les mêmes conditions que celles de la compétition, notamment en tenant compte des coefficients de marée.